Accompagner le développement du goût chez l’enfant
La bouche de l’enfant est un véritable terrain d’exploration !
L’enfant porte naturellement tout en bouche dans la petite enfance, démontrant l’importance de l’investissement de la sphère orale. Il se rassure avec une tétine, avec son pouce, ou en mettant quelque chose en bouche.
On voit d’ailleurs la persistance de ces effets de ré assurance chez l’adulte (cigarette, alimentation en cas de stress…). Les souvenirs liés à ce que nous portons en bouche sont nombreux, d’où l’intérêt d’accompagner le développement de ce sens chez l’enfant.
Après son article sur l’essentiel à savoir sur le développement de la vue chez l’enfant, et celui sur le développement de l’ouïe, Anne Simonneaux continue de nous éclairer, cette fois-ci sur le développement du goût.
Une préférence pour le sucré chez le fœtus ?
Les cellules qui permettent de sentir les différentes saveurs se développent dès la grossesse.
On sait que le fœtus avale davantage de liquide amniotique si celui-ci est sucré et que l’alimentation de la mère impacte ses propres goûts et habitudes alimentaires. Ce phénomène se poursuit avec l’allaitement pour les bébés concernés.
Quelles saveurs les premiers mois de la vie ?
Les premiers mois de vie, l’enfant est attiré par les saveurs grasses et sucrées (comme le lait maternel), phénomène physiologique qui lui permet d’aller chercher de la nourriture énergétique. On connaît bien l’effet calmant du sucre les premiers mois de vie. C’est un âge où on propose souvent des odeurs également sucrées à l’enfant (comme la vanille), qu’on retrouve beaucoup sur les jouets.
Les saveurs salés et acides apparaissent avec la diversification.
Le goût et la mémoire visuelle et olfactive
Par ailleurs, le goût d’un aliment est associé à la mémoire visuelle et olfactive. Essayez de manger dans le noir, les aliments ont une autre saveur !
On voit bien combien les enfants peuvent être déstabilisés dès que leur assiette contient un aliment « nouveau », ou que la présentation de celui-ci change : ajout d’épices qui modifient la couleur.
Commencez donc, dès la diversification alimentaire, à multiplier les saveurs, sans ajout de sel ou de sucre pour optimiser les papilles gustatives.
En parallèle, montrez à l’enfant les aliments non cuisinés, faites-le participer à la cuisine, proposez-lui des jouets type dînette ou aliments, montrer les fruits et légumes au supermarché ou lors des balades.
Souvent oublié dans l’accompagnement au développement des sens, l’odorat est indissociable du goût. Prenez le réflexe de faire sentir aux enfants ce qu’ils portent en bouche.
Attention aux saveurs liées aux émotions
Les saveurs sont souvent associées à des souvenirs et à des émotions : attention à ne pas proposer des aliments sucrés (desserts, gâteaux, bonbons…) trop fréquemment en guise de récompense » aux enfants, ou pour les consoler.
C’est un risque qu’ils se tournent naturellement vers ce genre d’aliments adulte en cas de coup dur ou de périodes plus difficiles !
Le refus de certains aliments
Et… Pas d’inquiétude s’il arrive un moment où l’enfant refuse systématiquement certains aliments, ces moments font partie de leur développement naturel vers 2/3 ans. (n’hésitez pas à lire l’article de Siana Viemont sur la néophobie alimentaire).
Nous avons la chance d’avoir une diversité d’aliments incroyables, donc même quand l’enfant refuse, continuez de proposer (sans forcer). On sait qu’un légume refusé présenté 1 jour sur 2 pendant 15 jours est accepté par 84 % des enfants.
Par ailleurs, veillez à ne pas diaboliser les légumes et à faire du dessert le seul intérêt du repas. Tous les aliments doivent avoir le même intérêt dans ce que verbalise l’adulte.
Retrouvez les autres articles sur le développement des sens :
- Favoriser l’éveil des sens chez l’enfant : le développement de l’ouïe
- Accompagner le développement de l’odorat chez l’enfant
- Le sens du toucher chez l’enfant
- Le développement de la vue
Cet article a été écrit par Anne Simonneaux, référente santé des crèches partenaires d’AMA Campus (Nous proposons un accompagnement RSAI (Référent Santé et Accueil Inclusif) aux crèches).
Vous pouvez suivre Anne Simonneaux sur son compte Instagram _petitsam_ / Prévenir aujourd’hui pour être en bonne santé demain !🪴Micronutrition et Naturopathie👩🏻⚕️infirmière puéricultrice 👶référent santé en EAJE.
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