Le sens du toucher, le plus indispensable au développement

Le toucher est le sens le plus indispensable au développement. Il permet de recevoir des informations sur son propre corps, sur son environnement, permet à l’enfant d’apprivoiser ce qui l’entoure.

C’est le seul sens qui ne peut pas être impacté à 100% dès la naissance. Le toucher est indispensable à la survie humaine, l’enfant ayant besoin de la contenance de l’adulte et de son environnement pour se développer. 

Cet article continue la série sur le développement des sens de l’enfant :  accompagner le développement du goût chez l’enfant, favoriser le développement de l’ouïe, et le développement de la vue, et l’odorat chez l’enfant.

Le premier sens qui se développe chez le fœtus

Le sens du toucher est d’ailleurs le premier sens qui se développe chez le fœtus, dès la 4^e semaine de grossesse. Déjà en anténatal, le bébé peut se blottir contre les parois de l’utérus, sucer son pouce, ressentir les pressions exercées sur le ventre de sa mère…Il vient donc au monde avec des sensations tactiles bien développées.

Une sensibilité à la douleur nécessaire à la survie

Les récepteurs du toucher sont omniprésents, l’enfant a une sensibilité accrue à la douleur, mécanisme qui assure sa survie alors qu’il est incapable de parler, d’agir ou d’éviter par lui-même les situations dangereuses (eau trop chaud, inconfort…). Les pleurs déclenchés par les sensations désagréables permettent d’alerter l’adulte alors que lui-même ne peut agir seul.

Le réflexe d’agrippement

Chez le nouveau-né, le réflexe d’agrippement est présent lorsqu’on place un doigt dans sa main.

On privilégie donc des peluches ou objets faciles à attraper, l’idéal étant un diamètre de la taille du doigt de l’adulte (comme les doudous pieuvre ou les hochets avec des anneaux) pour les nouveau-nés.

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La bouche est le lieu privilégié d’exploration

La bouche est le lieu privilégié d’exploration, les sensations y sont nombreuses. Tout petit, avant d’acquérir la motricité volontaire, il se satisfait de ce que l’adulte lui propose (sein, biberon, tétine).

C’est à partir de 6 mois que l’enfant commence à faire des liens entre ce qu’il voit et ce qu’il touche, cependant il explore sans être conscient des dangers, c’est pourquoi il peut porter à la bouche une pile, un fil électrique…Soyez vigilants et veillez donc à lui proposer des jeux qui vont accaparer davantage son attention !

Le contact physique

Toute la petite enfance, le câlin avec l’adulte a une part importante dans la réassurance de l’enfant.

Petits ils savent bien le manifester, ne s’apaisant que dans les bras, vers l’âge de 8 mois alors que se manifeste l’angoisse de séparation également.

À partir de 18 mois environ, quand l’enfant commence à être parfois submergé par ses émotions et peut adopter des comportements tels que taper, jeter, pousser, mordre…ou de grosses colères, le câlin vient aussi leur permettre de se recentrer et d’être rassuré.

Le contact physique permet la libération d’ocytocine, une hormone majeure de l’apaisement et de la réassurance.

L’enfant entre en interaction avec le monde qui l’entoure par le toucher

Le sens du toucher est fondamental dans la perception du monde qui entoure l’enfant, ainsi que dans la perception de son enveloppe corporelle.

C’est pourquoi on encourage à laisser les petits en body lorsque les températures le permettent, afin qu’il puisse toucher avec tout leur corps.

L’enfant entre en interaction avec le monde qui l’entoure par le toucher, et c’est ainsi qu’il peut appréhender le fonctionnement de celui-ci. Il est capable de jeter un jouet, de renverser une caisse, ou de pousser un autre enfant, par simple curiosité : quand j’agis directement sur quelque chose, qu’est ce qui en ressort ? C’est un grand physicien qui essaie de comprendre le monde ! Dans la limite du cadre social adapté, pour lui ou pour les autres, c’est important de l’encourager dans ces expériences pour qu’il ne perde pas cette curiosité quand vient le temps des apprentissages scolaires.

Attention à l’exposition aux écrans

L’exposition trop répétée aux écrans est un gros facteur de risque de troubles du développement en privant l’enfant de cette interaction : en restant passivement devant des images qui bougent seules, il n’agit pas lui-même physiquement sur le monde qui l’entoure et ne peut pas l’appréhender correctement ni se situer lui dans cet environnement.

Pour les enfants en situation de handicap

Chez les enfants en situation de handicap moteur, on privilégie autant que possible les stimulations sensorielles et tactiles, afin que l’enfant puisse intégrer son enveloppe corporelle malgré les limitations motrices dont il peut souffrir.

Le doudou

Dans les sociétés occidentales, il est courant de permettre à l’enfant de s’attacher à un doudou.

Le doudou rassure, sécurise. L’enfant a besoin de s’y accrocher. À l’instar du câlin et du toucher physique qui permet l’apaisement, le toucher avec une matière douce permet également la sécrétion d’ocytocine qui rassure. On voit bien comment un enfant ferme les yeux, apaisé, lorsqu’on lui caresse le visage avec une matière douce.

Pour accompagner le développement du toucher, on encourage désormais les enfants à rester pieds nus, voire en body lorsqu’ils sont petits.

Et les activités sensorielles sont multiples : tapis d’éveil, activités de manipulation, toutes les textures et matières des objets du quotidien sont un monde à explorer !

Et bien sûr, le contact avec l’extérieur et la nature reste un indispensable. On y trouve toutes les sensations tactiles possibles, sans rien avoir à préparer !

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Se former sur le développement de l’enfant

Développement psychomoteur et psychoaffectif, alimentation, comportements atypiques, activités d’éveil…

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Cet article a été écrit par Anne Simonneaux, référente santé des crèches partenaires d’AMA Campus (Nous proposons un accompagnement RSAI (Référent Santé et Accueil Inclusif) aux crèches).

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