
Père Noël, entretenir le rêve, mais pas le mensonge ?
Que pensait Maria Montessori de la croyance au Père Noël ? C’est ce que vous découvrirez dans cet article, écrit par Siana Viemont, psychologue de formation et assistante maternelle agréée, qui est également formatrice à la pédagogie Montessori.
Concret / Imaginaire
Cette question déchaîne facilement les passions parce qu’elle touche à des souvenirs très personnels, à des traditions familiales bien ancrées et que tout changement risque d’être vécu comme une trahison à son passé ou à son héritage.
Selon la définition du Robert, imaginer c’est se présenter dans l’esprit. Concevoir, envisager, penser la réalité de quelque chose d’extérieur à soi-même. Croire à tort.
La pédagogie Montessori invite à favoriser l’apport du concret jusqu’à âge dit de raison, entre 6 et 7 ans. À partir de cet âge, l’imagination va accompagner l’enfant dans l’abstraction.
Faire croire au Père Noël, qu’en pensait Maria Montessori ?
Maria Montessori n’encourageait pas la stimulation de l’imaginaire chez le jeune enfant. En effet, elle ne préconisait pas de raconter des histoires fantastiques ou des jeux relevant des mondes et objets imaginaires. Évidemment l’objectif n’est pas de priver les plus petits de ce merveilleux monde magique, mais de leur proposer des savoirs et des stimulations en accord avec leur processus de développement. Les jeunes enfants, qui évoluent dans le premier stade de développement (0 à 6 ans), n’ont pas encore la capacité pour distinguer la réalité et la fantaisie. Ils sont profondément ancrés dans la réalité concrète car c’est tout un univers déjà extrêmement complexe qu’il découvre. Ils cherchent à comprendre comment fonctionne le monde qui les entoure, le vrai, le réel, le concret. Tel est leur travail.
Selon Maria Montessori :
« Nous croyons […] développer beaucoup l’imagination de l’enfant en lui donnant à croire comme vraies des choses fantastiques ; ainsi, par exemple, Noël est personnifié dans certains pays latins par une vilaine femme, la Befana […]. Dans les pays anglo-saxons, au contraire, Noël est un vieillard caduc, couvert de neige, qui porte dans un panier énorme les jouets aux enfants, en rentrant réellement la nuit dans leur maison. Mais comment ce qui est le fruit de notre imagination pourrait-il développer l’imagination des enfants ? Nous seuls imaginons et non eux : ils croient, ils n’imaginent pas. La crédulité est, en effet, une caractéristique des esprits non évolués auxquels manquent l’expérience et la connaissance des choses réelles, et auxquels l’intelligence qui distingue le vrai du faux, le beau du laid, le possible de l’impossible fait encore défaut. » (Pédagogie scientifique, tome 2)
Pour résumer la pensée de Maria Montessori : nos enfants nous font confiance. Nous devons être dignes de cette confiance, en évitant de leur faire croire à des choses auxquelles nous-mêmes ne croyons pas.

Pour terminer
L’idée de partager une croyance imaginaire avec vos enfants vous appartient. Chacun peut faire ses choix en conscience. À partir du moment où nous accompagnons l’enfant à distinguer ce qui est du domaine du réel et ce qui est du domaine de l’imaginaire, nous l’aidons à se construire et à grandir.
Cet article est écrit par Siana Viemont, Formatrice Petite Enfance et Assistante maternelle agréée, elle a acquis une forte connaissance du domaine de la petite enfance.
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