Quels sont les signes d’autisme et les symptômes chez les enfants ?

L’autisme est un trouble du neurodéveloppement qui se manifeste de manière très variée d’une personne à une autre.

L’expression « troubles du spectre autistique » (TSA), davantage employée aujourd’hui, rend compte de cette variété des manifestations de l’autisme.

Chez l’enfant et même chez le nourrisson, des signes peuvent cependant permettre un repérage précoce, et donc une prise en charge adaptée. Parce qu’ils accompagnent les enfants au quotidien et que chacun peut être formé à la détection des TSA, les professionnels de la petite enfance ont un rôle primordial à jouer dans ce repérage de l’autisme.

Les signes d’autisme qui peuvent alerter chez le jeune enfant

Les troubles du neurodéveloppement sont le plus souvent diagnostiqués vers l’âge de 7 ans, mais il arrive aussi qu’ils ne le soient qu’à l’âge adulte. Un repérage précoce des troubles du spectre autistique permet d’agir tôt et de faire bénéficier à l’enfant d’un accompagnement pluridisciplinaire adapté, dès ses premières années de développement.

Dans le cas des TSA, malgré une grande variété de manifestations des troubles selon les individus, il existe deux grands types de symptômes, qui relèvent d’une part des interactions sociales et de la communication, d’autre part des intérêts restreints et comportements répétitifs.

Souvent, cette dyade est accompagnée d’une hyper-réactivité sensorielle ou au contraire d’une hypo-réactivité sensorielle.

Le repérage des premiers symptômes de l’autisme peut ainsi se faire avant 2 ans. De 2 à 6 ans, un renforcement des troubles peut parfois faciliter le repérage.

Formez vous à la détection de l’autisme

Se repérer dans les troubles du spectre de l’autisme chez l’enfant

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Quels sont les signes d’autisme chez le bébé ?

Si les professionnels de santé ne posent pas de diagnostic d’autisme avant l’âge de 3 ans, il est en revanche possible de repérer des signes précoces. Ce repérage de l’autisme est par ailleurs l’étape clé avant éventuel diagnostic !

Les parents et professionnels de la petite enfance peuvent ainsi remarquer chez l’enfant de moins d’1 an :

• Une absence totale ou partielle de babillage
• Une absence totale ou partielle de contact visuel
• Un intérêt marqué du bébé pour les objets, davantage que pour les personnes
• L’impression que le bébé n’écoute pas lorsqu’on s’adresse à lui
• La répétition de mouvements
• Un arrêt ou une perte des premières compétences linguistiques

Ces signes peuvent être plus ou moins marqués, et ne pas être tous présents chez un même enfant.

D’autres symptômes de l’autisme peuvent ensuite apparaître chez le tout jeune enfant de moins de 2 ans et être repérés dans le contexte d’un accueil collectif comme dans le cadre familial :

• Le développement d’un champ d’intérêt précis
• L’absence d’intérêt ou le peu d’intérêt pour les autres enfants
• Des problèmes comportementaux, comme l’enfermement ou l’automutilation
• L’écholalie, c’est-à-dire la répétition de phrases ou de mots
• Les difficultés à interagir de manière réciproque
• Le manque ou l’absence de flexibilité, notamment alimentaire

Enfin, l’inquiétude parentale est en elle-même un critère d’alerte, qui justifie pour la Haute Autorité de Santé (HAS) une évaluation approfondie du développement de l’enfant. La formation des professionnels de la petite enfance à la détection des TSA doit ainsi aborder la communication avec les parents et tout particulièrement l’écoute des préoccupations parentales.

Détection de l’autisme chez l’enfant de 2 à 6 ans : les signes à repérer

Les troubles du développement de la communication et des interactions sociales peuvent s’intensifier ou se révéler de manière plus marquée chez l’enfant après l’âge deux ans.

Il est ainsi possible de repérer :

• Une absence ou un retard de langage
• Un langage verbal et non-verbal inapproprié
• Un phénomène d’écholalie
• L’absence de jeux et d’interactions avec les autres enfants

Des comportements peuvent par ailleurs s’intensifier, notamment :

• Le besoin de rituels et l’angoisse de l’imprévu
• Les gestes répétitifs et/ou compulsifs
• Les refus alimentaires

La première expérience en milieu scolaire peut être révélatrice de ces signes ou exacerber les symptômes de l’autisme : à l’école maternelle, l’enfant est soumis au bruit, à la vie en collectivité, aux consignes nombreuses à respecter. La dyade de symptômes de l’autisme peut être repérée par le personnel scolaire dans ce contexte. Des difficultés de communication, une tendance à l’isolement et le développement de comportements compulsifs, parfois en réponse à une surcharge de stimuli sensoriels peuvent être ainsi observés.

Une détection des TSA plus difficile chez les filles

Aujourd’hui encore, les chiffres montrent une surreprésentation masculine dans les diagnostics de TSA, de l’ordre de 3 garçons pour une fille. Mais plutôt que de prouver une prédominance des troubles du spectre autistique chez les enfants de sexe masculin, ces chiffres révèlent que l’autisme est largement sous-évalué et sous-diagnostiqué chez les filles.

Par un phénomène de conditionnement social lié à l’éducation genrée, les filles développent en effet très tôt des capacités d’adaptation qui leur permettent de dissimuler leurs troubles au moyen de stratégies de compensation.

Le développement d’une fille présentant des troubles du spectre autistique pourra ainsi sembler dans les limites de la normale pour l’entourage familial, comme pour les professionnels de la petite enfance non sensibilisés aux particularités de l’autisme au féminin. L’idée reçue selon laquelle une petite fille serait naturellement calme et le garçon plus turbulent participe, avec d’autres images d’Épinal sur l’autisme, au sous-diagnostic des TSA chez les filles. Chez une fille, l’isolement et le retrait seront plus facilement mis sur le compte de la timidité que sur le compte de difficultés sociales.

L’autisme est ainsi diagnostiqué beaucoup plus tardivement chez les filles, souvent même à l’âge adulte après des années d’errance.

Que faire devant des symptômes de l’autisme chez un jeune enfant ?

Le repérage précoce des symptômes de l’autisme chez un enfant permet de mettre en place une stratégie d’accompagnement globale et personnalisée, au moyen d’actions pluridisciplinaires coordonnées avant l’âge de 4 ans.

En se formant à la détection des signes de TSA, les professionnels de la petite enfance et professionnels du paramédical deviennent des acteurs clés du parcours d’alerte, de repérage et de diagnostic de l’autisme. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande en effet la vigilance des professionnels de 1^e ligne, dans le but de réduire le délai entre l’expression des premières inquiétudes parentales et la mise en place d’interventions adaptées.

Une attention particulière doit être portée au développement de la communication sociale chez les jeunes enfants. Lorsque des signes évocateurs des TSA sont repérés, il est recommandé d’orienter dans un premier temps les parents vers le médecin qui suit habituellement l’enfant. Si le risque de TSA est confirmé par le médecin, des actions pourront être mises en place avant même les consultations spécialisées de seconde ligne visant à établir un diagnostic. Si le risque n’est pas confirmé, les professionnels sont encouragés comme les parents à rester vigilants dans leur observation du développement de l’enfant.