Refus d’aide à la toilette, que faire ?
Que ce soit dans le cadre d’un maintien à domicile ou en maison de retraite, le refus d’aide à la toilette est une problématique complexe, source d’inquiétude et de difficultés pour les intervenants.
Lorsque la personne âgée en perte d’autonomie refuse cette prestation délicate et intime, comme dans tout refus de soin, il est important de comprendre les différentes motivations pour éviter l’échec.
L’importance de la toilette dans l’accompagnement des personnes âgées dépendantes
Les soins d’hygiène quotidiens revêtent un double enjeu, sanitaire et moral. Ils sont essentiels pour éviter le risque infectieux et protéger l’intégrité de la peau et des muqueuses. Ils contribuent également au bien-être moral, à l’estime de soi et au confort physique de la personne âgée.
Cependant, imposer l’aide à la toilette peut déshumaniser le soin et le réduire à une intervention strictement hygiéniste. Il est extrêmement important de maintenir une approche de bientraitance malgré les réticences de la personne aidée.
Quelles sont les causes de refus de l’aide à la toilette ?
Le refus de l’aide à la toilette est souvent lié à la dimension intime des soins d’hygiène. Comprendre les diverses raisons du refus est essentiel pour adapter son approche et dispenser le soin dans les meilleures conditions.
Les réticences peuvent avoir plusieurs causes, souvent cumulées ou imbriquées :
- La pudeur
- Le sentiment d’infantilisation
- L’inconfort de la toilette (température de la pièce ou de l’eau)
- Des douleurs somatiques
- Une pathologie neuropsychiatrique entraînant apathie ou amnésie
- La peur de l’agression (liée à un traumatisme ou à la situation de vulnérabilité)
- L’affirmation de soi et la perception du soin comme une contrainte
Comment convaincre une personne âgée d’accepter l’aide à la toilette ?
L’aide à la toilette, en tant qu’acte intime, doit être réalisée avec l’adhésion de la personne concernée. L’imposer serait une forme de maltraitance.
Il est nécessaire d’adopter une approche fine, non culpabilisante et non infantilisante pour la faire accepter.
La personne âgée ne doit pas percevoir l’aide comme un reproche, un ordre ou une injonction. Les explications et négociations sont indispensables pour respecter le rythme d’acceptation de la personne âgée.
Il est indispensable de prendre le temps d’écouter les inquiétudes de la personne pour mieux comprendre son refus. Et de garder en tête que le changement peut prendre du temps et que la personne peut avoir besoin de plusieurs discussions avant d’accepter une aide ou un soin.
Au début, la toilette peut être effectuée sur une zone non intime pour établir un premier contact. Rassurez la personne en lui montrant qu’elle reste maîtresse de son corps et de sa toilette. Elle peut demander de l’aide pour une partie du corps difficile à atteindre et se charger elle-même de sa toilette intime. En procédant par étapes, il sera plus facile d’aider entièrement à la toilette si l’état de dépendance se dégrade.
Comment faire en sorte que les soins d’hygiène se déroulent au mieux ?
Une expérience de soins d’hygiène désagréable peut renforcer les réticences de la personne âgée. Pour que l’accompagnement à la toilette quotidienne soit bienveillant et bénéfique, il est essentiel d’en faire un moment de partage et de bien-être.
Le respect et la considération sont les clés d’une aide bienveillante. Interrogez les habitudes et préférences de la personne : préférait-elle prendre un bain, une douche ou se laver au gant ?
La fréquence des soins peut également être adaptée pour concilier bien-être moral et physique. L’aide à la toilette doit être personnalisée, en tenant compte de chaque vécu, pathologie et caractère. Attention aux éléments pouvant créer un sentiment de vulnérabilité, comme les miroirs, la perte de contact visuel et la nudité totale.
Le moment doit être vécu comme un instant de bien-être et de partage humain. Il est essentiel de laisser la personne être actrice de son soin d’hygiène, en respectant son rythme. Les conditions de confort sont également très importantes au moment de la toilette : température de l’eau et de la pièce, absence de courants d’air, minimisation des manipulations douloureuses et attention à la position de la personne.
L’humour, le dialogue et la complicité peuvent aider à dédramatiser et créer des diversions aux gestes intrusifs.
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