Accompagner le sommeil de bébé et de l’enfant
Après l’article sur le sommeil de l’enfant, Anne Simonneaux nous conseille pour bien accompagner son enfant lorsque vient le moment de dormir.
L’importance du rituel du soir
Le rituel du soir permet au cerveau de l’enfant de recevoir les signaux qu’il va falloir se mettre en veille.
En cas de troubles du sommeil, que ça soit des problèmes d’endormissement ou des réveils nocturnes, la routine du soir est la première chose à instaurer. Elle permet à l’enfant d’anticiper le temps du sommeil, et donc de se préparer psychiquement au repos.
Le rituel du coucher doit être apaisant, pour ne pas faire monter le niveau de cortisol (hormone de l’éveil) chez l’enfant : histoires calmes, comptines… On veillera à garder un environnement lumineux et sonores apaisé sur ce temps-là.
Si l’enfant a des difficultés à s’endormir, il est important de le coucher tous les jours strictement à la même heure, sans négociation possible.
Si celui-ci est habitué à se coucher tard, vous pouvez avancer d’1/4 d’heure tous les 5 jours le moment du coucher.
L’atmosphère de la chambre
La lumière
Les lumières bleues et blanches modernes freinent la production de mélatonine, hormone du sommeil.
Elles sont loin de ressembler à celle du soleil, ce qui peut perturber le rythme circadien. Pour permettre une sécrétion optimale de mélatonine le soir, il est préférable de se tourner vers des lumières jaunes/orangée et des couleurs chaudes.
Toujours pour que l’enfant prenne le rythme, on conseille de prévoir des temps de sieste à lumière ambiante ou dans la pénombre et la nuit dans le noir (En général, il n’y a pas de peur du noir avant 2 ans, donc pas besoin de veilleuse avant cet âge).
Température de la pièce
La température ambiante extérieure baisse le soir, donc notre température corporelle également. Si les pièces sont trop chauffées, ou que l’enfant est trop couvert, le cerveau reçoit un message contradictoire par rapport à ce qu’il devrait se passer. Attention donc à ne pas dépasser une température à 19 degrés dans la chambre de l’enfant, et veiller à ne pas trop le couvrir.
Décoration chambre
Pensez à vérifier que rien ne peut prendre une forme étrange dans l’imaginaire de l’enfant : tapis, cadre, lampe…Qui seront sources de peur et de mauvais rêves au cœur de la nuit.
Alimentation
Pour avoir une bonne sécrétion hormonale, les apports alimentaires sont indispensables. En ce qui concerne le sommeil il faut rester vigilants sur les apports suivants :
- Protéines animales, particulièrement la viande blanche, les œufs, les produits laitiers. (Apport de Tryptophane, acide aminé essentiel indispensable à la fabrication de mélatonine)
- Acides gras et particulièrement les Omégas 3 : huile de lin, colza, noix , olive, petits poissons gras. (fluidité membranaire et fonctionnement cérébral)
- Glucides complexes (riz/pates/pain semi complet) pour leurs apports en vitamines du groupe B
- Sucres rapides : fruits, Banane++, chocolat ou fruits secs vers 16h.
Stress, bonnes pratiques
Il existe de multiples facteurs de stress pour les enfants : histoires qui font peur (textes ou images dans les livres), musiques trop fortes ou inadaptées, tensions familiales….
Nous encourageons le parent à toujours faire un gros câlin à son enfant le soir, même si la soirée a été compliqué ! Le contact physique permet la sécrétion d’ocytocine et de sérotonine qui aide l’enfant à s’apaiser.
Soyez attentifs également les jeux ou activités de votre enfant le soir : son taux de cortisol peut vite monter !
Évitez les jeux aux couleurs criardes, lumineux ou sonores pas toujours adaptés aux enfants (attention au marketing !). Les sons entendus le soir doivent rester des musiques ou histoires douces.
Pour que l’enfant se sente en sécurité, les parents doivent être ressentis comme « protecteurs » : cadrer et sécuriser en journée. Donner les limites.
Pour sécuriser votre enfant, pensez à la contenance physique (gigoteuse, couverture…) : vous pouvez coller l’enfant au bord du lit si besoin, et placez le lit dans un coin de la pièce pour que les murs sécurisent l’enfant.
Écrans
À proscrire après 18h, la lumière bleue et l’effet excitant des images qui défilent impactent la sécrétion de mélatonine et la qualité de la récupération nocturne.
Réveils nocturnes, comment réagir ?
Lors de réveils nocturnes, il faut rassurer sans réveiller (le réveil active la sécrétion de cortisol et donc diminue celle de la mélatonine) .
Attendre quelques secondes si vous entendez quelque chose avant d’intervenir. En effet, certains enfants émettent quelques sons ressemblant à des pleurs dans leur sommeil sans pour autant se réveiller.
Si les réveils sont courants : n’allumez pas la lumière, ne prenez pas votre enfant dans les bras (hors gros cauchemars ou crise de larmes inhabituelle !) mais rassurez doucement avec la voix, en posant doucement une main sur l’enfant.
Instaurez un protocole de réassurance : passage toutes les 5 min pendant une semaine, puis 10, puis 15…
Évitez le biberon la nuit après 6 mois . C’est un facteur de risque de surpoids, de caries précoces et de réassurance dans la nourriture. Par ailleurs, si l’enfant s’habitue à s’endormir ou se rendormir au biberon, il le réclamera non par faim mais comme moyen d’apaisement pour retrouver le sommeil, entrainant le réveil obligatoire de ses parents.
Signes d’un manque de sommeil chez l’enfant
Voici les signes d’un manque de sommeil chez l’enfant, qui peuvent vous alerter :
- difficulté à se réveiller le matin,
- troubles des apprentissages,
- surpoids,
- troubles de la concentration,
- retard de croissance,
- mauvaise gestion des émotions,
- peu d’intérêt pour les activités du quotidien,
- hyperactivité,
- agressivité,
- enfant fréquemment malade.
Cet article a été écrit par Anne Simonneaux, référente santé des crèches partenaires d’AMA Campus (Nous proposons un accompagnement RSAI en crèche (Référent Santé et Accueil Inclusif).
Vous pouvez suivre Anne Simonneaux sur son compte Instagram _petitsam_ / Prévenir aujourd’hui pour être en bonne santé demain !🪴Micronutrition et Naturopathie👩🏻⚕️infirmière puéricultrice 👶référent santé en EAJE.
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