L’apprentissage de la marche : comment accompagner les premiers pas de bébé ?

L’apprentissage de la marche est une grande étape dans la vie d’un enfant. Le mode de déplacement debout va lui permettre d’aller plus vite, d’accéder à des objets plus hauts, de changer sa vision du monde et de libérer ses mains pour transporter des objets quand il se déplace.

Et c’est également une étape très importante pour les adultes qui entourent l’enfant, qu’ils soient parents ou professionnels de la Petite Enfance.

L’ apprentissage de la marche

L’apprentissage de la marche commence bien avant les premiers pas

Revenons un peu sur le « processus » : le petit humain prépare le fait de marcher depuis bien longtemps.

• Quand, allongé sur un tapis au sol, il faisait des mouvements de pédalage dans l’air, en fait, il musclait ses jambes pour supporter son poids et dissocier les mouvements des membres inférieurs pour « enchaîner » les pas.
• Quand il se hissait à la force des bras le long d’un meuble, il découvrait une autre perspective visuelle, et de nouvelles sensations vestibulaires (perceptions au niveau de l’oreille interne qui participent à l’équilibre).
• Quand il avançait le long des meubles, il expérimentait le fait de déplacer son poids d’une jambe à l’autre.

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Et un jour, les premiers pas !

Et puis un jour, il se lance ! Il lâche le meuble qui le soutenait et fait un pas dans le vide… Et souvent, il ne sait alors plus quoi faire et… se laisse tomber au sol. Et en fait, c’est une bonne chose ! Il est en train d’expérimenter : rechercher son équilibre, apprendre à tomber sans se faire mal, coordonner ses mouvements.

Toutes ces acquisitions nécessitent de nombreux tests, avec des succès et des moins bonnes réussites. C’est comme cela que l’enfant comprend ce qui fonctionne, en expérimentant encore et encore.

C’est en tombant qu’il ressent dans son corps les « bons » et les « mauvais » mouvements, qu’il apprend à estimer la bonne longueur pour un pas, qu’il décompose le mouvement de la marche : déporter le poids sur une jambe, soulever l’autre, la reposer, de nouveau déporter le poids sur la jambe qui a avancé, soulever l’autre, etc. C’est une étape où la marche de l’enfant est bringuebalante, il est toujours en limite d’équilibre et tombe souvent.

Comment accompagner l’acquisition de la marche ?

Alors comment accompagner l’enfant dans cette grande étape ?

« Faux amis » et astuces

Tout d’abord, en le laissant faire par lui-même.

Donc pas de youpala : cela fausse les repères du corps dans l’espace, arque les jambes, et est d’ailleurs interdit au Canada depuis 2007 car cause de nombreux accidents domestiques.

On ne fait pas non plus marcher l’enfant en le tenant par les mains en l’air : cela donne de mauvais repères kinesthésiques.

À l’inverse, les chariots de marche, vont permettre à l’enfant de se déplacer avec un appui correct.

Petite astuce : prenez un chariot de marche avec des roues autobloquantes ou mettez quelque chose de lourd dans le chariot (comme des bouteilles d’eau) pour que l’enfant contrôle la vitesse.

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Le stress se communique : soyez confiants !

Ensuite, en lui faisant confiance.

Globalement, les enfants en apprentissage de la marche ne se font pas mal : ils sont encore « rembourrés » et ne tombent pas de haut. Il faut toutefois rester en vigilance. Leur éviter toute difficulté ne leur permet pas d’acquérir de l’expérience.

Il est donc important que l’adulte qui accompagne l’enfant soit lui-même rassuré. Si vous êtes dans l’encouragement, l’enfant sera en confiance pour persévérer. Si au contraire vous êtes stressé, l’enfant percevra votre inquiétude et risque de craindre la chute…

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Premier pas : chausser ou pas bébé ?

Le chaussage : afin d’aider l’enfant à mieux ressentir toutes les informations envoyées à son cerveau par la voûte plantaire, il est conseillé de le laisser marcher pieds nus ou avec des chaussons bas à semelles souples en intérieur. Cela développera son équilibre et musclera ses chevilles.

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Et bien sûr, pas de petits pieds en chaussettes : cela entraîne des glissades et donc des chutes.

En revanche, en extérieur, avec un sol irrégulier et souvent des obstacles, des chaussures montantes vont soutenir les chevilles encore fragiles.

Premiers pas à la crèche : dire ou ne pas dire aux parents ?

C’est une des grandes questions que se posent les professionnelles de la Petite Enfance (une autre grande question est savoir comment gérer le doudou et de la tétine à la crèche, on en parle ici).

Cette étape est symboliquement un passage à l’autonomie du petit de l’homme. La marche debout nous distingue de beaucoup d’espèces animales. Elle est donc très importante pour les parents. Ils sont souvent aussi fiers que l’enfant lors des premiers pas de ce dernier (voir plus certaines fois 😉) ! Et ces parents sont souvent déçus quand l’enfant fait ses premiers pas à la crèche. Or, il est difficile de pouvoir dire précisément quels sont les « vrais » premiers pas d’enfant. Pourquoi ne pas laisser aux parents la joie de penser qu’ils ont assisté à la maison à ce si précieux moment ?

Les autrices sont Éducatrices de Jeunes Enfants.

Audrey Bouté est coordinatrice pédagogique. Kathleen Fauret est référente pédagogique.

Cet article est un travail à quatre mains, rédaction par Audrey, relecture et nouveaux apports de Kathleen.