Comprendre la diversification alimentaire et la manière de l’aborder

La diversification alimentaire consiste à introduire des aliments (notamment solides) autres que le lait maternel et les préparations infantiles.

À quel âge débute la diversification alimentaire ?

Commencer la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois.

D’après l’avis de l’ANSES, afin de réduire le risque éventuel d’obésité, d’infections, de maladie cœliaque et d’allergies alimentaires, il est préférable, pour les enfants nés à terme, de débuter la diversification alimentaire après l’âge de 4 mois.

Après 6 mois, le lait maternel et les préparations infantiles ne permettent plus à eux seuls de couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant, ni d’apporter les stimulations nécessaires à son développement.

Une fois que la diversification a commencé, l’introduction des allergènes alimentaires majeurs tels que le lait de vache, l’œuf de poule et l’arachide ne doit pas être retardée.

Au début de la diversification alimentaire, le lait maternel ou les préparations pour nourrissons restent la base de l’alimentation de l’enfant.

Ainsi, il est préférable de commencer la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois.

Une alimentation adaptée à chaque étape du développement

Entre 4 et 6 mois, le jeune enfant continue à grandir à vive allure. C’est ainsi qu’en rapport avec son poids, à 6 mois, il a besoin, proportionnellement, de 7 fois plus de fer que l’adulte, 5 fois plus de calcium, 4 fois plus de vitamine C. Il a en revanche besoin de 4 fois moins de sel. Sa nourriture devra donc être adaptée aux besoins de cet âge. Chaque nutriment est important pour sa croissance.

L’alimentation du nourrisson et de l’enfant doit être adaptée à chaque étape du développement afin d’amener les matériaux nécessaires :

• À la construction du corps humain ;
• Au renouvellement des tissus abîmés ;
• À la fourniture utile au fonctionnement de l’organisme : respiration, battements du corps, digestion, travail musculaire, maintien de la température de l’organisme.

Une alimentation équilibrée doit couvrir les besoins énergétiques, plastiques et fonctionnels de l’enfant qui a une courbe de croissance très rapide surtout lors de la première année.

Comment se déroule la diversification alimentaire ?

Principes de base

Il sera primordial de garder à l’esprit les principes suivants :

• Ne jamais forcer ;
• Séparer les aliments dans l’assiette afin que l’enfant puisse opérer un choix ;
• Importance de la découverte dans le plaisir ;
• Respecter la satiété individuelle.

Par quoi commencer lors de la diversification alimentaire d’un bébé de 4 à 6 mois ?

• Dans un premier temps les légumes. Chaque légume doit être introduit seul pendant 2 à 3 jours pour s’assurer de la bonne tolérance de l’enfant. Les fruits, seront introduits avec la même précaution que les légumes
• Ensuite la viande le poisson et les œufs. Concernant les œufs, il sera nécessaire d’introduire tout d’abord le jaune d’œuf bien cuit, puis le blanc d’œuf cuit).
• Viennent ensuite les laitages. Pour information une quantité équivalente de calcium est apportée par 1 yaourt, 20 g de fromage ou environ un verre moyen (150 ml) de lait.
• Enfin les légumineuses

Cette introduction est à privilégier de temps en temps à raison d’une cuillère à café, en les proposant bien cuits et mixés (en purée lisse).

Évitez tout conflit pendant le repas qui doit rester un moment d’échange et de plaisir.

Doit-on arrêter le lait pendant la diversification alimentaire ?

Le bébé ne va pas abandonner le lait du jour au lendemain, mais la diversification alimentaire va lui permettre de découvrir peu à peu les éléments nutritionnels nécessaires, complémentaires du lait.

Pour les enfants qui ne souhaitent plus prendre le biberon, on pourra leur proposer des laitages infantiles adaptés à la place. Voici un petit exemple de repas que vous pouvez proposer à un bébé de 4 à 6 mois :

• Au petit déjeuner : Lait maternel ou lait infantile 1er âge 150 à 210 ml
• Au déjeuner : quelques cuillères de purée de légumes lisse (selon appétit jusqu’à 120gr), 1 cuillère d’huile, lait maternel ou lait infantile 1er âge 150 à 210 ml
• Au goûter : quelques cuillères de compote de fruits lisse (selon appétit jusqu’à 120gr), Lait maternel ou lait infantile 1er âge 150 à 210 ml
• Au dîner : Lait maternel ou lait infantile 1er âge 150 à 210 ml.

D’autres compositions de repas sont à proposer en fonction de l’âge de l’enfant entre 6 et 12 mois.

La diversification alimentaire est donc amenée à évoluer à la fois en fonction de l’âge de l’enfant mais aussi en fonction de l’expérience que vit l’enfant.

Vers l’âge de 1 an, l’alimentation de l’enfant est désormais diversifiée avec la présence de tous les groupes d’aliments dans son alimentation quotidienne. 

Néanmoins, la présence du lait reste importante, avec des besoins compris entre 500 et 800 ml de lait (ou d’équivalents sous forme de laitages). Le lait reste un aliment fondamental pour l’enfant jusqu’à 3 ans, pour garantir les apports en calcium. L’enfant peut désormais manger pratiquement tous les aliments, de même que les épices ou les herbes aromatiques.

Y a-t-il des aliments interdits ou à limiter pendant la diversification alimentaire ?

Le miel, à ne jamais donner à un enfant de moins d’un an(risque de botulisme infantile, une maladie mortelle rare)

Limiter les fritures, le sucre, le sel, le grignotage entre les repas.

Qu’est-ce que la diversification menée par l’enfant (DME) ?

Principe de la diversification menée par l’enfant ou DME

Cette approche est une méthode émergente de diversification alimentaire fondée sur le fait que dès l’âge de 6 mois, un bébé dispose des capacités orales, motrices et musculaires pour s’alimenter seul. Le principe est de faire découvrir les aliments à l’enfant, de manière ludique et autonome, sans passer par la phase « purée », en vue d’éviter des blocages alimentaires. Pas avant 6 mois, quand l’enfant commence à tenir assis avec appui. 

En effet, dans la diversification menée par l’enfant, on prend en compte le rythme et les préférences de l’enfant, plutôt que de lui proposer des purées et compotes toutes lisses avec une cuillère, des morceaux et des textures variées sont proposées. 

Découvrir des aliments, s’essayer à différentes textures, savourer beaucoup de saveurs. Tout seul et dès 6 mois. C’est ce que propose la DME, diversification menée par l’enfant, que certains parents ont adoptée et certains modes d’accueil (assistants maternels comme structures collectives) mettent en application.

L’idée est donc d’introduire une alimentation solide plus précocement que d’habitude. En complément du lait, l’enfant devra alors se saisir du ou des morceaux par lui-même (de la taille de son poing fermé), à son rythme (pastèque, poire, fromage, asperge, artichaut, aubergine, brocoli, haricot, potiron, bœuf haché, poisson…).

Comment proposer les aliments à l’enfant ?

Les aliments doivent être proposés bien cuits ou bien mûrs, ni trop mous, ni trop durs, afin que l’enfant soit en capacité de les prendre dans sa main et de les écraser ensuite avec ses gencives (en attendant la venue des dents). 

L’enfant ne doit jamais être laissé seul lors du repas. Mordre dans un morceau de pastèque mûre ou de chou-fleur se fera sous le regard de l’adulte.

Est-ce que les enfants ont besoin de dents pour commencer la DME ?

Les bébés n’ont pas besoin d’avoir des dents pour commencer la diversification menée par l’enfant, car les morceaux proposés sont soit très durs pour être sucés, soit fondants donc qui s’écrasent avec la langue sur le palais. Les aliments peuvent être mâchés et mastiqués avec les gencives.

D’ailleurs, le fait d’écraser fortement les gencives renforcerait l’implantation des dents dans la mâchoire. Les molaires sont les dents qui arrivent tardivement (entre 12-18 mois). Donc pas besoin d’attendre qu’il en ait pour mâcher.

À savoir sur la DME

La diversification menée par l’enfant est plus fatigante car le jeune enfant explore, mastique les aliments solides, il est acteur et moteur dans son alimentation. C’est pourquoi, il est judicieux de pratiquer la DME au début du déjeuner, puis au goûter une quinzaine de jours plus tard afin de ne pas trop le fatiguer.

« Faites confiance aux bébés dont vous avez la garde ! Ils savent écouter leur satiété. Pour moi, la DME, c’est la continuité de l’allaitement maternel. Pendant cette période, on laisse le bébé prendre la quantité de lait qu’il souhaite, sans intervenir. Eh bien c’est pareil ici ! Lâchez prise sur les quantités et faites confiance aux petits. Laissez-les découvrir seuls leur univers alimentaire, c’est du gain de temps pour la suite ! »

Quels sont les avantages de la DME ?

La diversification alimentaire menée par l’enfant rend d’une part l’enfant plus autonome dans son alimentation et d’autre part elle comporte également plusieurs autres avantages.

Pourquoi est-il intéressant de rendre l’enfant autonome avec la DME ?

• Favoriser la découverte : la DME permet à l’enfant de découvrir les couleurs, les textures, les saveurs, les odeurs et les formes de différents aliments.
• Faciliter la préparation des repas : grâce à la DME, l’enfant sera à même de manger les mêmes aliments que les autres membres de sa famille, ce qui facilite et accélère la préparation des repas pour les parents.  Attention, en revanche, il arrive que certains repas familiaux ne conviennent pas à un bébé (faites attention à certaines pièces de viande, aux plats salés ou sucrés, aux fritures). Dans ces cas-là, il faut prévoir un autre repas pour le bébé.
• Développer la motricité : en mobilisant les muscles de la bouche, l’enfant va développer sa motricité fineet sa coordination œil-main et main-bouche en manipulant les aliments de façon active.
• Repérer plus facilement le sentiment de faim : la DME va dans le sens d’un respect des signaux de faim plus naturel. Le bébé mange à son rythme et à sa faim. En effet, lorsqu’on le nourrit à la cuillère, il peut parfois être tentant de le forcer à manger plus.
• Un repas pris en même temps que l’enfant : la DME permet aux parents de manger en même temps que leur bébé qui se nourrit seul, en leur compagnie.

Quels sont les désavantages de la DME ?

Un bébé qui mange avec ses mains, c’est salissant. Il risque donc d’y avoir de la nourriture sur le plancher, sur ses vêtements et dans ses cheveux ;

Il y a un risque de gaspiller plus de nourriture. L’idéal est donc de lui offrir de petites quantités à la fois ;

Les repas sont plus longs, car il faut donner le temps à l’enfant de manger à sa faim et à son rythme.

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