10 phrases qui façonnent l’estime de soi d’un enfant

Chaque jour, sans même y penser, nous disons des dizaines de phrases à nos enfants : pour les presser, les corriger, les encourager, les rassurer. Des mots jetés à la volée, des remarques anodines, des commentaires parfois répétés mille fois.

Et si, au fil des jours, ces petites phrases sculptaient silencieusement l’image que l’enfant construit de lui-même ?

L’estime de soi, une construction dès la petite enfance

L’estime de soi, c’est la manière dont l’enfant se perçoit, la valeur qu’il pense avoir, la conviction profonde qu’il est digne d’amour, de respect et capable de faire des choses.

Elle se construit dans les premières années de vie, au fil des interactions, des expériences… et des mots que les adultes lui renvoient.

🧠 Les neurosciences et la psychologie développementale montrent que les messages répétés, verbaux ou non, deviennent des représentations internes. Autrement dit, ce que l’enfant entend régulièrement, il finit par l’intégrer comme vrai.

Ces petites phrases qui laissent une empreinte

Voici quelques exemples de phrases du quotidien, anodines en apparence, mais qui peuvent avoir un impact réel sur l’estime de soi – en positif comme en négatif.

✅ Les phrases qui construisent

« Tu peux être fier de toi »

On ne valorise pas uniquement le résultat, mais l’effort et la progression. Cela permet à l’enfant d’ancrer sa valeur en lui, pas seulement dans le regard de l’adulte.

« Je t’aime, même quand tu es en colère »

Un message fondamental de sécurité affective. L’amour ne se mérite pas. Il est là, même dans les moments difficiles.

« Ce n’est pas grave, tu vas apprendre »

En validant le droit à l’erreur, on renforce la résilience et la motivation. L’enfant comprend qu’il peut grandir, même (et surtout) à travers l’échec.

« Tu as le droit de dire non / de ne pas être d’accord »

L’estime de soi, c’est aussi apprendre à poser des limites, à écouter ses besoins, à se sentir légitime. Ce type de phrase valorise l’affirmation de soi dans le respect de l’autre.

« Tu comptes pour moi »

Cela peut paraître évident… mais le dire à voix haute compte. L’enfant a besoin d’entendre qu’il est important, qu’il a une place.

❌ Les phrases qui fragilisent

• « Tu es méchant »

Une confusion entre le comportement et la personne. L’enfant peut finir par croire qu’il est, au fond, mauvais, au lieu de comprendre que ce qu’il a fait n’était pas acceptable.

➡️ À dire plutôt : « Ce que tu as fait n’est pas gentil » ou « Tu as le droit d’être en colère, mais pas de taper ».

• « Tu me déçois »

Cette phrase touche à l’attachement. Elle peut générer de la honte ou une volonté d’être parfait pour « mériter » l’amour. L’enfant apprend à se juger très sévèrement.

• « Tu n’es pas capable / Laisse, je vais le faire »

Répétée, cette phrase empêche l’enfant de se sentir compétent. Il peut croire qu’il n’a pas de valeur s’il ne réussit pas du premier coup.

➡️ À dire plutôt : « C’est difficile, mais je sais que tu vas y arriver en t’entraînant. »

• « Tu exagères / C’est rien / Arrête de faire ton cinéma »

Cela invalide les émotions. Or, se sentir écouté, même dans une frustration ou une peur, est fondamental pour développer une bonne estime de soi.

🧩Reconnaître ses propres erreurs

Rassurez-vous : tout le monde dit parfois des choses qu’il regrette, surtout en situation de fatigue, de stress ou de tension. L’essentiel est de pouvoir réparer : revenir vers son enfant, nommer ce qu’on a dit, reconnaître que ce n’était pas juste, et reformuler.

« J’étais énervé tout à l’heure, et j’ai dit une chose que je ne pense pas. Tu comptes beaucoup pour moi. »

Ce type de retour est profondément réparateur. Il montre à l’enfant qu’il a de la valeur… même quand l’adulte se trompe.

Au delà des phrases qu’on dit : accorder de l’attention

Au-delà des phrases que l’on dit, la manière dont on est présent avec son enfant en dit long. Un enfant construit son estime de lui non seulement à travers ce qu’il entend, mais surtout à travers ce qu’il ressent dans la relation.

• Accordez-lui du temps, pleinement. Quand vous êtes là, sans téléphone, sans distraction, juste pour lui, il comprend qu’il est important à vos yeux. Cela nourrit profondément le sentiment d’être digne d’intérêt.
• Montrez de l’intérêt pour ce qu’il fait. Même s’il vous raconte (encore) la même histoire ou vous montre un dessin abstrait, votre regard attentif, vos questions, votre présence comptent. Vous êtes encore le cœur de son univers. Se sentir vu et écouté, c’est sentir qu’on existe vraiment.

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