
Les 7 erreurs les plus fréquentes quand on parle aux tout-petits (et comment les éviter)
Entre le besoin de se faire comprendre, l’envie d’éduquer, le stress du quotidien et les émotions qui débordent parfois, il est facile de tomber dans des maladresses de langage – sans même s’en rendre compte.
Ces erreurs, nous les faisons tous, pros comme parents. Et c’est normal : personne ne naît en sachant comment s’adresser à un cerveau en pleine construction !
Mais comprendre comment les éviter, c’est se donner les moyens de construire une communication plus juste, plus bienveillante… et plus efficace.
Pourquoi la façon dont on parle à l’enfant est si importante ?
Le langage ne sert pas seulement à « donner des consignes » ou « faire passer un message ».
Il est un outil de lien. Et pour le jeune enfant, encore en construction sur le plan cognitif et affectif, les mots agissent comme des balises émotionnelles et relationnelles.
Selon les neurosciences affectives, le cerveau de l’enfant se structure en grande partie dans la relation avec l’adulte, notamment à travers le langage utilisé avec lui.

Dire « c’est rien » ou « tu n’as pas mal »
❌ Pourquoi c’est problématique
Même avec de bonnes intentions, nier l’émotion ou la douleur d’un enfant empêche la reconnaissance de ce qu’il vit.
Il se sent incompris… voire coupé de ce qu’il ressent.
Exemple : « Mais non, c’est rien, t’as pas mal ! »
👉 Pour l’enfant : « Je ressens quelque chose, mais on me dit que je ne devrais pas. »
✔️ À dire plutôt
- « Tu es tombé, ça t’a fait mal ? Je suis là. »
- « Tu as eu peur, hein ? »
➡️ On valide l’émotion sans l’amplifier.

Poser des fausses questions
❌Pourquoi c’est problématique
Demander « Tu viens mettre ton manteau ? » alors que c’est une obligation… crée une confusion entre choix réel et consigne déguisée.
L’enfant apprend vite à repérer l’incohérence entre les mots et les actes. Cela peut générer frustration, résistance ou incompréhension.
✔️ À dire plutôt :
- « Il est l’heure de mettre ton manteau. Tu veux le faire tout seul ou avec mon aide ? »
➡️ Donner un cadre clair, tout en laissant une marge de choix.
Trop expliquer… quand l’enfant est en crise
❌Pourquoi c’est problématique
Quand un enfant est submergé par ses émotions (colère, frustration, peur), son cerveau émotionnel prend le dessus. Il est alors incapable d’écouter, de raisonner ou d’analyser.
Le cortex préfrontal, siège de la logique et de l’analyse, n’est pas encore mature chez le jeune enfant… et devient « hors ligne » en pleine tempête émotionnelle.
✔️ À faire plutôt :
- D’abord accueillir l’émotion, par la présence et l’empathie (« Tu es très en colère… je suis là »).
- Ensuite, quand le calme revient, expliquer avec des mots simples.

Employer un langage trop complexe
❌Pourquoi c’est problématique
L’enfant de moins de 3 ans a un vocabulaire limité, et comprend mieux les phrases courtes et concrètes. Un langage trop abstrait ou trop long risque d’être inaudible pour lui.
✔️ À dire plutôt :
- « On va dehors maintenant » (au lieu de « Tu sais, comme il fait beau et qu’on a déjà fini le goûter, ce serait chouette qu’on sorte un peu profiter de l’air frais »)
➡️ Clarté + simplicité = meilleure compréhension
Interdire sans expliquer
❌Pourquoi c’est problématique :
Un « Non ! » sec et isolé frustre mais n’éduque pas. Le jeune enfant a besoin de comprendre le sens des règles, pour pouvoir progressivement les intégrer.
✔️ À dire plutôt :
- « Non, on ne tape pas. Quand tu es en colère, tu peux dire ‘je suis fâché’ ou taper dans un coussin. »
➡️ On pose une limite claire et on propose une alternative acceptable.

Parler à côté de l’enfant
❌Pourquoi c’est problématique :
Parler sur l’enfant à d’autres adultes devant lui, sans s’adresser à lui (« Elle est toujours dans l’opposition aujourd’hui, celle-là ! ») peut être vécu comme une humiliation ou une exclusion.
Même très jeune, l’enfant comprend plus qu’on ne le pense. Et il ressent le ton, l’intention, les regards.
✔️ À faire plutôt :
- Parler avec l’enfant, même s’il ne parle pas encore.
- Expliquer ce qu’on fait, ce qu’on observe, avec bienveillance.
Ne pas laisser de temps de réponse
❌ Pourquoi c’est problématique :
Le temps de traitement des informations chez un tout-petit est beaucoup plus lent que chez l’adulte. Lui poser une question, puis enchaîner ou répéter sans lui laisser le temps de répondre lui coupe la parole avant même qu’il n’ait pu s’exprimer.
✔️ À faire plutôt :
- Poser une question simple
- Se taire… et laisser plusieurs secondes de silence
➡️ Le silence est un espace de communication pour le jeune enfant.

Que pensez-vous de cet article ?
Laissez nous votre avis !