Comprendre le refus de soin
Le refus de soin ne concerne pas uniquement les soins liés à la santé, mais doit être élargi aux soins d’hygiène et de confort. Il n’est pas rare que les infirmiers, aides-soignants et auxiliaires de vie y soient confrontés.
Il peut revêtir plusieurs formes, allant du rejet verbal à des comportements d’opposition. Cet article donne des pistes pour comprendre le refus de soin, afin de garantir le bien-être et le respect des personnes âgées accompagnées.
Les causes du refus de soin
Le refus de soin peut être interprété comme une forme de communication ou une expression de l’autonomie du senior.
Il est important de comprendre les différentes raisons qui peuvent motiver ce refus :
- Causes émotionnelles : stress, peur, ou mécontentement vis-à-vis de la situation. Le refus de soin peut signifier la volonté de rester indépendant ou la peur de perdre sa dignité.
- Causes physiques : douleur ou inconfort non traité.
- Facteurs environnementaux : changements dans l’environnement habituel ou manque de familiarité avec le personnel soignant.
Il serait intéressant également de rechercher la signification du refus à la lumière d’éléments de l’histoire de vie de la personne, avec l’aide de ses proches.
Observer pour mieux comprendre
- Ce qui est refusé,
- Le moment du refus,
- Les circonstances et le contexte qui entourent le refus,
- L’interlocuteur à qui il est exprimé.
- L’environnement dans lequel le refus est exprimé
C’est en discutant avec la personne âgée et ses proches, mais aussi en observant que le professionnel pourra comprendre le refus de soin, et apporter une réponse adaptée.
Prévenir le refus de soin
- Impliquez la personne âgée dans les décisions concernant ses soins, ce qui peut renforcer son sentiment de contrôle et d’autonomie. Expliquez clairement les soins à venir et leurs bienfaits. Il faut aussi vérifier que la personne a compris ce qui lui est proposé et donc ce qu’elle refuse.
- Impliquez des personnes de confiance : utilisez des prescriptions ou recommandations de proches ou de médecins pour encourager le patient à accepter les soins. Par exemple, un message ou un enregistrement de la fille de la personne qui lui indique que c’est pour son bien, qu’elle doit prendre son petit-déjeuner avec l’aide de l’auxiliaire de vie. Ou la prescription du médecin traitant qui indique que le médicament doit être pris matin et soir.
Réagir de façon appropriée au refus de soin
Ce qu’il faut faire
- Écouter activement : prenez le temps d’écouter les inquiétudes de la personne pour mieux comprendre son refus.
- Rechercher des compromis : proposer des alternatives ou ajuster les soins proposés pour les rendre plus acceptables pour la personne âgée.
- Donner la possibilité à la personne d’évoluer dans sa position de refus : le changement peut prendre du temps et le senior peut avoir besoin de plusieurs discussions avant d’accepter un soin.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire
- Infantiliser,
- Faire la morale à la personne,
- Parler de façon autoritaire,
- Forcer la personne,
- Utiliser des moyens de contention.
Même si le refus de soins met le professionnel en échec (en refusant, la personne ne le laisse pas accomplir sa mission), il ne faut pas considérer le refus comme une atteinte personnelle ou professionnelle. Il ne faudrait ni baisser les bras ni abandonner la personne.
Formations pour soutenir les aidants
Refus de soin et maladie d’Alzheimer
Dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer ou de pathologies similaires, la personne concernée peut traverser des phases délicates où elle refuse les soins. Ces situations peuvent mettre les aidants en difficulté. Pour anticiper et gérer efficacement ces refus de soin, il est essentiel de fournir aux professionnels les outils nécessaires, comme une formation sur la maladie d’Alzheimer.
Se former à l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie
Il est essentiel de former le personnel soignant et les auxiliaires de vie à bien communiquer avec les personnes âgées. Une formation sur la bientraitance des personnes âgées ou sur la compréhension du vieillissement peuvent grandement améliorer la qualité de l’accompagnement et des interactions.
Compétences techniques, savoir-faire et savoir-être
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