
Comment construire un planning d’activités équilibré pour les tout-petits ?
Quand j’ai commencé à exercer, je pensais qu’un bon accueil, ça passait par un planning bien ficelé, des activités créatives tous les jours, des comptines à la bonne heure, un temps moteur, un temps calme… Je voulais que tout soit parfait. Et puis, très vite, j’ai compris une chose : la perfection ne tient pas face à la réalité d’une journée avec de tout-petits.
🌦️Une structure souple, ouverte à l’imprévu
Construire un planning d’activités équilibré, ce n’est pas remplir chaque minute de la journée avec une intention pédagogique. C’est plutôt poser une structure souple, une sorte de cadre de sécurité, mais dans lequel on laisse de la place au vivant, à l’imprévu, à l’état émotionnel du jour, à la météo, au besoin de câlins ou à une envie spontanée de tout transvaser pendant 40 minutes.
👀 Observer, ressentir, ajuster : une posture professionnelle
Aujourd’hui, je me rends compte que ce qui fait la richesse d’un accueil, ce n’est pas d’enchaîner les activités, mais d’observer, ressentir et ajuster. Et ça commence toujours par les besoins fondamentaux.
Avant de réfléchir à ce que je vais proposer, je me demande si les enfants sont disponibles. Est-ce qu’ils ont bien dormi ? Ont-ils bien mangé ? Est-ce qu’ils sont détendus ? Ont-ils besoin de se défouler ou au contraire de s’ancrer dans le calme ? C’est ça, ma boussole.
🛏️🍽️ Des repères pour structurer la journée
Je construis mes journées en grandes séquences. J’ai mes repères : les arrivées le matin, les rituels de séparation, le petit jeu de transition, le temps d’éveil dirigé ou semi-guidé, le retour au calme, les soins, les repas, la sieste… Et au milieu de tout ça, j’insère les propositions d’activités, sans forcer.

🎨 Des propositions variées, jamais figées
Un matin, je peux proposer une activité sensorielle : de la pâte à modeler, un bac sensoriel, des petits objets à manipuler. Le lendemain, on sort danser dans le jardin ou on construit un tunnel en coussins dans le salon. Une autre fois, je prépare une activité créative, mais si je sens que les enfants sont trop agités ou trop fatigués, je la garde pour un autre jour. Rien n’est figé.
⚖️ Chercher l’équilibre, pas la performance
Ce que je cherche, c’est l’équilibre entre stimulation et repos, entre guidé et libre, entre intention et lâcher-prise. C’est comme une respiration : un temps d’action, un temps de retour à soi. Un moment de découverte, un moment pour intégrer. Et toujours, toujours, des plages de jeu libre. Ce n’est pas un “entre-deux” ou un bouche-trou. C’est le cœur de leur développement.
🎈 Lâcher prise sur les résultats attendus
J’ai aussi appris à ne pas m’attacher aux “résultats”. Il m’arrive souvent de préparer une activité qui m’enthousiasme, que je trouve géniale… et de voir les enfants passer complètement à côté. Ce n’est pas un échec. C’est juste qu’à ce moment-là, ce n’était pas ce dont ils avaient besoin. Et parfois, c’est un tout petit détail improvisé – un bol d’eau, une poignée de sable, un morceau de tissu – qui les captive et ouvre des mondes.

📌 Un planning comme repère, pas comme contrainte
Le planning, pour moi, c’est un support rassurant, mais il doit rester un outil, pas une injonction. Il m’aide à garder une cohérence, à penser en amont mes propositions, à m’assurer que j’offre une diversité d’expériences. Rester dans une intention pédagogique qui fait sens. Mais je m’autorise, et j’autorise les enfants, à ne pas le suivre à la lettre. Parce que la vraie vie, ce n’est pas un tableau Excel.
🧾 Des outils pour s’organiser… et ajuster
Pour m’organiser, j’ai tout de même quelques supports : une trame hebdo, avec les grandes idées d’activités (sensorielle, motrice, langagière, etc.), un tableau visuel avec les moments-clés de la journée affiché à hauteur d’enfant, et un petit carnet où je note ce qui a bien fonctionné, ce que je pourrais reproposer plus tard, ou au contraire ce qui mérite d’être ajusté.
🔍Observation et confiance comme boussole
Mais plus que les outils, ce qui me guide au quotidien, c’est l’observation et la confiance. Observer les enfants, leur état du jour, leur curiosité du moment. Et me faire confiance en tant que professionnelle pour décider qu’aujourd’hui, on va ralentir. Ou au contraire, “là, on peut aller plus loin”.
🧘♀️ Alléger la charge mentale, proposer moins mais mieux
Construire un planning équilibré, c’est aussi un travail sur ma propre charge mentale. C’est accepter que je ne puisse pas tout faire. Que je ne suis pas un centre d’animation. Que proposer moins mais mieux, dans la présence et la qualité, c’est souvent plus bénéfique pour les enfants… et pour moi.
💞 La richesse d’un accueil, au-delà des activités
Et c’est aussi se rappeler que la richesse d’un accueil ne se mesure pas au nombre d’activités proposées, mais à la qualité du lien, au respect du rythme, à la capacité d’adaptation. C’est cette sécurité-là, affective et rythmique, qui leur permet d’oser, d’explorer, de se construire.
Alors si vous vous sentez parfois submergé·e, si vous avez l’impression de ne pas en faire assez ou de ne pas suivre votre planning à la lettre… respirez. Observez les enfants. Et demandez-vous : ont-ils ri aujourd’hui ? Se sont-ils sentis en sécurité ? Ont-ils été libres ? Si la réponse est oui, alors votre journée était pleinement réussie.

Cet article est écrit par Siana Viemont, Formatrice Petite Enfance et Assistante maternelle agréée, elle a acquis une forte connaissance du domaine de la petite enfance.
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