3 idées reçues sur le portage bébé en milieu professionnel
De plus en plus plébiscité par les professionnelles de la petite enfance (en témoigne d’ailleurs la formation sur le portage bébé), le portage suscite toujours quelques controverses au sein du milieu professionnel. Nombre d’assistantes maternelles, auxiliaires ou éducatrices s’interrogent sur leur usage professionnel du portage auprès des bébés et jeunes enfants accueillis…
Le portage va déplaire aux parents
Le portage naturel
Premièrement, il faut que l’on se dise que le portage premier et naturel est le portage à bras. Donc lorsqu’un parent vous confie son enfant en garde, il s’attend à ce que vous preniez soin de lui, dans les tâches quotidiennes de l’hygiène, de l’alimentation et du sommeil puis que vous le déplaciez. Au vu de l’immaturité psychomotrice des bébés voire de certains jeunes enfants, il semble évident que vous deviez les porter à bras. Le souci n’est pas là, je pense.
Portage via un matériel de portage
Deuxièmement, en parlant de portage via un matériel de portage (écharpe de portage, porte bébé…), la majorité des parents qui connaissent et/ou emploient le portage sont plutôt favorables à ce que cette pratique soit prolongée au sein du lieu d’accueil, collectif ou individuel d’ailleurs.
En effet, ceci offre une continuité supplémentaire au bébé ou jeune enfant entre ce qui est pratiqué à la maison et sur le lieu d’accueil et ceci favorise une adaptation moins déstabilisante pour l’enfant. Ces parents, souvent convaincus des atouts du portage, souhaitent généralement que leur enfant puisse en bénéficier, même si ça n’est pas auprès d’eux-mêmes mais que cela se mette en place avec la professionnelle à qui ils ont confié leur enfant.
Une minorité de parents s’oppose au portage avec matériel
Troisièmement, il est possible que, pour des raisons personnelles qui leur appartiennent, une minorité de parents s’opposent à cette pratique du portage, notamment en ce qui concerne le portage avec matériel. A mon sens, cette réaction relève plutôt de la méconnaissance et du malaise.
Pour autant, cette possibilité ne doit pas être écartée : il s’agit d’entendre et de respecter le choix de ces familles.
Il apparaît donc essentiel que la pratique du portage, notamment avec matériel, soit spécifiée dans les projets pédagogiques et soit correctement expliquée lors des entretiens avec les familles.
Enfin, si le problème se situe au niveau de l’attachement que sous-tend le portage, il faut absolument garder en tête qu’une professionnelle de la petite enfance ne porte pas un bébé ou jeune enfant avec la même affection, avec le même lien psycho-affectif que ne le porterait son parent, même si ce portage est fréquent, durable et dans une étroite proximité. Que les parents se rassurent, car c’est en effet à vous, en tant qu’assistante maternelle, de les rassurer.
La juste distance des professionnelles
En tant que figure d’attachement secondaire, vous porterez l’enfant d’une manière différente de celle de ses parents.
Votre approche sera peut-être moins cajolante, mais tout aussi sécurisante. Vous saurez trouver le juste équilibre entre l’affection et l’autorité, offrant à l’enfant un environnement stable et bienveillant.
Votre rôle est essentiel dans le développement de l’enfant, en lui offrant un cadre sécurisant où il peut s’épanouir et grandir en toute confiance. Les parents peuvent donc avoir confiance en vous et en votre capacité à prendre soin de leur enfant avec tout le professionnalisme et l’amour nécessaires, avec la juste distance.
Par ailleurs, il apparaît important de préciser qu’il est inévitable et même indispensable pour son bon développement, qu’un enfant instaure des liens d’attachement forts avec les personnes qui s’occupent de lui quotidiennement.
Il est en revanche impossible qu’un enfant aimé et bien traité chez lui ne confonde ou change de figure d’attachement principale au profit d’une professionnelle, quel que soit la qualité de l’attachement construit avec ce dernier ou cette dernière.
Par conséquent, avec cet argumentaire, j’espère que vous détiendrez suffisamment d’assise pour rassurer les parents quant au portage et pour vous positionner en tant que de réels professionnels accompagnant bébés et jeunes enfants dans leur autonomie.
Le portage va procurer des douleurs aux adultes professionnels.
La prise en compte de l’ergonomie de l’adulte
En fait, lorsque l’on parle de portage physiologique, on ne s’intéresse pas uniquement au respect du développement morphologique de l’enfant, à ses courbures naturelles et à ses points d’appui essentiels. On se penche aussi sur l’ergonomie de l’adulte qui porte.
Mieux mettre en place le portage dans vos pratiques professionnelles permet donc de réfléchir aux manipulations opérées pour prendre et déposer un enfant au sol ou dans son lit, aux techniques utilisées pour le tenir lorsque vous le transportez ou encore aux positionnements adoptés quand vous vous asseyez auprès de lui…
Apprendre à bien porter
Il apparaît tout à fait profitable de connaître les divers procédés de manutention, d’identifier à l’inverse les postures et les mouvements délétères et de savoir choisir et utiliser un équipement auxiliaire au portage. Tout cela pour ne pas se faire mal et même pour se préserver corporellement. On le sait bien le corps de l’adulte est régulièrement mis à rude épreuve surtout dans les métiers de la petite enfance.
En vous formant, vous détiendrez les connaissances nécessaires qui vous permettront de pratiquer le portage dans l’intérêt du développement des bébés et jeunes enfants mais aussi, dans le sens de votre propre confort ergonomique pour mieux vous positionner et pour ne pas vous user corporellement, plus que vous ne l’êtes peut-être déjà ! Donc, normalement, non le portage ne doit pas procurer de douleur aux adultes professionnels.
Mettre en place le portage, qu’il s’agisse de meilleurs positionnements à bras comme d’installations dans des équipements de portage, c’est se prémunir d’outils pour mieux répondre aux besoins de l’enfant.
Formation en ligne, prise en charge IPERIA
DécouvrirLes enfants qui ne sont pas portés vont devenir jaloux.
Tout comme certains enfants ressentiront un plus fort besoin d’alimentation ou de sommeil, d’autres pourront exprimer un plus intense besoin de contact physique, auquel l’adulte va répondre via le portage. Un enfant ayant moins besoin de manger ou de dormir est-il jaloux de celui qui mange ou dort plus ?
Auprès des bébés et jeunes enfants, tout peut s’expliquer. Vous pouvez parfaitement nommer que Basile par exemple, a besoin pour le moment d’être rassuré, consolé, réconforté dans vos bras puis qu’ensuite il retournera vaquer à ses jeux.
Vous pouvez tout autant indiquer, à d’autres moments, vous serez disponible pour accompagner d’autres besoins : accompagner Costa à s’endormir, ou encore pour passer davantage de temps avec Juline pour qu’elle boive son biberon, ou encore pour jouer avec Lison quand les plus jeunes seront à la sieste.
De cette façon, l’enfant ne se sent pas lésé sur l’attachement que lui donne son adulte de référence et tolère les besoins de portage de ses pairs.
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